Le travail forcé …

Travail forcé pour la réfection de la route. Photo Marchés d'Asie.

Travail forcé, 2008.  © C. Dutilleul.

English version below

Main d’œuvre gratuite, moyen de pression sur la population, le travail forcé est largement utilisé, en particulier sus la junte,  permettant la réalisation de travaux d’infrastructures.

Le travail forcé concerne en particulier les zones encore en conflit avec l’armée ; là, les routes sont encore faites par de la main d’œuvre locale, le portage des charges de l’armée… Pour le gouvernement, il s’agit de travail volontaire « au développement de leur pays ». Les rapports  de l’ONU (2012) et des ONG confirment le recrutement forcé pour les tâches les plus pénibles : portage de charges pour l’armée, déminage, entretien des zones militaires, travail pour le compte d’officiers, construction de routes…
Non seulement les travailleurs forcés doivent travailler sous la menace, se loger, se nourrir, mais ils ne peuvent assurer les tâches qui leur reviennent chez euxe, ajoutant encore à leur précarité.

Si le travail forcé a diminué dans la plaine centrale, c’est-à-dire la zone touristique, il est encore là dans toutes les zones où la présence de l’armée est renforcée, renommé « Labour contribution », parfois sous-payé, parfois non payé (car aucune loi ne fixe le salaire minimum). Ainsi, sur les chantiers des routes, travaillent de très jeunes gens, filles et garçons, campant sur le bord de la route sous des bâches plastique. Le campement suit l’avancée des travaux.

Campement nomade des travailleurs du chantier. Photo Marchés d'Asie.

Route de Mogok, 2012. Photo C. Dutilleul

En 2013, sur la route allant à Mogok, les filles qui travaillent sur le chantier touchent 30 000 Kyats par mois, soit 30 euros selon le change de 2013. Les enfants en bas âge, s’il y en a, sont sous les tentes de fortune.

Free labor or pressure on the population, forced labour is widely used, especially under the military gouvernment, allowed the realization of infrastructure works. The forced labor concerns in particular the areas still in conflict with the army. For the government, this is voluntary work « for the development of their country ».
The reports of the UN (2012) and Ngos confirm forced recruitment for the most difficult tasks: carrying loads for the army, demining, maintenance of military zones, work for officers, construction of roads, etc. Not only do forced workers have to work under threat, shelter, and feed themselves, but they cannot work for their families, adding to their precariousness.
If forced labour has declined in the central plain, that is to say the tourist area, it is still there in all areas where the presence of the army is reinforced, renamed «Labour contribution», sometimes underpaid, sometimes unpaid (because no law sets the minimum wage). Thus, on road sites, very young people work, girls and boys, camping on the side of the road under plastic tents. The camp follows the progress of the work.
In 2013, on the road to Mogok, the girls who work on the site receive 30,000 Kyats per month, or 30 euros depending on the exchange rate of 2013.