Agir en Birmanie

Aide à la scolarisation. Photo Marchés d'Asie.

Aide à la scolarisation. Photo C. Dutilleul

English version below

 

Pour agir, touristes ou étudiants, nous avons créé  en 2003 l’association Marchés d’Asie, une micro association, précaire comme les gens qu’elle soutient.

Ses objectifs : agir contre la précarité, soutenir les initiatives locales, mettant les personnes aidées par l’association en situation d’acteurs. En France, nous proposons aux gens qui partent en Birmanie de les aider à préparer le voyage.

Son fonctionnement : l’association finance totalement ses actions par :
– les cotisations (10 euros / an),
– les dons,
– 6 ventes d’artisanat que nous rapportons dans nos bagages. Les ventes ne servent pas à payer les voyages mais les actions et le rachat d’artisanat. 

Nos actions émergent des discussions avec les gens rencontrés. Les raisons de leur précarité sont diverses. Parfois, ils ont un projet, mais il leur manque un outil, un contact, un savoir-faire, un coup de pouce. C’est là que nous intervenons. Notre aventure est avant tout humaine ; pour une personne soutenue, c’est une famille qui en bénéficie et que nous .

Donner, prêter, comment agir ? Si Marchés d’Asie utilisait le don,  replacé dans une logique culturelle. Le bénéficiaire devait savoir quel « contre-don » se trouvait à l’envers de ce don et s’inscrire dans une relation comprise.

Qui donne à qui et que rend-on ? Les pistes se brouillent parfois mais au centre du projet se trouvent toujours la précarité et la solidarité. On rend à plus précaire, on reçoit de quelqu’un qui a déjà reçu, le lien social y est aussi important que l’aide reçue. L’idée est de rendre ce qui a été donné, à une autre personne précaire : un outil de travail remboursé en sacs de riz à un orphelinat, kits de jardinage urbains fournis à des voisins…

Qui est pauvre et peut bénéficier d’une aide de l’association ?
Nous avons établi un questionnaire évaluant les revenus,  partant de celui de la Grameen Bank. Dans un premier temps, nous avons aidé des familles  pour garantir un revenu (achat de l’outil de travail remboursé au lieu d’une location exorbitante. Depuis 2012, nos actions engagent peu d’argent et profitent à un plus grand nombre, tournées vers le lien social et l’attention à l’environnement.

Pourquoi tant de pauvreté ? Sanctions économiques, fermeture du pays, expropriations et corruption généralisée ont été le terreau de la pauvreté généralisée.

Après les élections de 2010, la Birmanie a fait la une des médias ; le gouvernement disait s’engager sur la voie de réformes démocratiques. Les touristes qui depuis longtemps évitaient le pays, ont afflué…  En 2014, selon The World Ultra Wealth Report, 40 personnes en Birmanie, disposaient de revenus égaux ou supérieurs à 30 millions de dollars. Pour la majorité des birmans, la précarité économique et sociale reste la norme. 

En 2017 ont eu lieu des manifestations de milliers de travailleurs demandant la hausse du salaire minimum à 5 600 Ks par jour (contre 3 600 depuis 2015) pour compenser les hausses du niveau de vie ; les loyers minimum à Rangoon en 2017 varient entre 50 et 80 000 Ks par mois.

Pour en savoir plus :
• Le contexte des actions
• La parole aux précaires
• La pauvreté vue par les organisations internationales
• La pauvreté vue par Amartya Sen

 

Our association, Marchés d’Asie was created in 2003, as precarious as the people we support. Its objectives:  act against poverty and precariousness, support local initiatives, put the poors in a situation of actors.
In France, we give information to tourists who want to travel to Burma.

The association fully finances its actions by membership fees (10 euros per year), donations and 6 sales of handicrafts per year.  Our actions emerge from discussions with people. Sometimes they have a project, but they lack a tool, a contact, a know-how, a boost. Our adventure is mostly human; our actions touch few people, but for a sustained person, an entire family gets benefits.

Giving, lending, how to act?  If Marchés d’Asie gives help, the helped people have to understand and the gift has to be placed in a cultural logic. The recipient needs to know which “counter-gift” was on the other side of the donation
Who gives to whom and what do they give back? People receive from someone who has already received, the social link is as important as the help. A tool, reimbursed in bags of rice to an orphanage, urban gardening kits provided to neighbors…

Who is poor and can receive assistance from the association?
We developed a questionnaire checking the income of the family. As a first step, we helped families in emergency situations to guarantee an brings food self-sufficiency and attention to environment: gardening, composting, recycling…

Why so much poverty? Economic sanctions, country closures, expropriations and widespread corruption have been the breeding ground for widespread poverty. In 2014, according to The World Ultra Wealth Report, 40 people in Burma had incomes equal to or bigger than US$30 million. For the majority of Burmese, economic and social insecurity remains the norm. 75% of the population does not have access to electricity.
After the elections,  the government made democratic reforms. Under the military government, insufficient income pushed to corruption.  In 2017, thousands of workers protested for the minimum wage to be raised to 5,600 Ks per day (compared to 3,600 since 2015). Minimum rents in Rangoon in 2017 range between 50 and 80,000 Ks per month, without bathroom.

To understand
• The context of actions

• The voice of the precarious
• Poverty seen by international organizations
• Poverty seen by Amartya Sen