Un développement qui profite à tous ? Rangoon

 

 

Chantier du port.  Photo Marchés d'Asie.

Chantier du port. Photo Marchés d’Asie.

Rangoon  reste, malgré la priorité mise par le gouvernement sur le développement  des infrastructures de Naypidaw, une zone de fort développement et les terrains font l’objet d’une importante spéculation. 

Les projets sans appel à concurrence, sont attribués aux quelques hommes d’affaires privilégiés du gouvernement, qui ont mis en place de véritables empires économiques. Pour faire place nette avant le démarrage des travaux, les paysans ou petits propriétaires sont mis dehors. Si aujourd’hui, ils perçoivent une indemnisation, les sommes sont insuffisantes à racheter un terrain compte-tenu de la très importante spéculation. L’économie totale du pays est dans les mains de ces hommes d’affaires.

Le gouvernement travaille actuellement avec l’Agence internationale de coopération japonaise  (JICA) à tracer un plan d’urbanisation. Thilawa, à 25 kms au Sud de Rangoon dans le delta rizicole, comprend déjà un port et un complexe industriel et couvrira 2 500 km2. Il devrait, selon le gouvernement, créer 200 000 emplois. Le gouvernement a réparti les projets entre 24 sociétés Birmanes proche de l’ex-gouvernement militaire. Ces projets ont mené à des revendications de terrains de plus en plus fréquentes, et selon The Irrawaddy (http://www.irrawaddy.org/business/burma-business-roundup-oct-19.html), avec bien souvent le soutien du gouvernement. Lorsque le projet de Thilawa a démarré en 2012 avec les investisseurs Japonais, les villages ont reçu l’ordre de quitter la zone avec des sommes qui n’ont rien à voir avec les prix actuels du terrain.

Ailleurs, à Rangoon : l’armée et les autorités ont expulsé 8 familles à Dagon Sud et détruit les maisons. En 2000, les familles louaient les terrains au 303e régiment d’infanterie légère puis, en 2005, la propriété a été transférée au 533e régiment. Les loyers ont commencé à monter tous les 3 ou 4 mois, jusqu’à ce que les militaires envoient un avis d’expulsion pour fin avril.  Les soldats sont arrivés le 24 avril alors que les gens dormaient encore et ont détruit les maisons, mettant à la rue plus de 70 personnes. (Myanmar Times , 29 Avril 2013).

En 2012, selon l’avocat Pho Phyu, 4 000 hectares ont été confisqués dans la seule zone du port de Rangoon menaçant la vie de 10 000 familles. Les cas d’expropriations sont, dans les journaux, quasi quotidiens.