La pauvreté vue par F. de Bernard

Mosaïque, verre et miroir

Mosaïque, verre et miroir. Photo Marchés d’Asie.

Le livre de François de Bernard (Economiste et philosophe, La pauvreté durable suivi de Le gouvernement de la pauvreté, arriva à point, , alors que démarrait juste l’enquête sur les bas revenus en Birmanie.

L’auteur incite étudiants ou chercheurs s’intéressant à la pauvreté, à laisser derrière eux les idées véhiculées par les médias, les experts, les politiques, à faire de la pauvreté un objet d’étude, à s’acharner à la comprendre pour pouvoir en venir à bout. Il considère la pauvreté comme une résultante des rapports de forces politiques, économiques et sociaux imposés par le G8 et destinés à maintenir un ordre qui ménage les intérêts des pays les plus développés. Ce modèle de développement conduit à une société gérée par la dette : celle des ménages, celle des États riches qui s’endettent pour construire les infrastructures, ou celle des pays pauvres qui s’endettent pour payer les intérêts de leur dette ; un modèle qui ne peut survivre que par une croissance de la consommation (menant à des besoins croissants en matières premières et une pression sur les écosystèmes).

En quelque sorte, une liberté pour tous de consommer en s’endettant, individus et pays, jusqu’à la limite de la pauvreté, sans en regarder l’impact. Et pour emprunter, les États appliquent les mesures imposées par le FMI, parfois destructrices. Joseph Stiglitz, ancien Président de la Banque mondiale, et Prix Nobel d’économie, remet lui aussi en cause les méthodes du FMI, inéquitables pour les pays en voie de développement : une « non gestion » de la pauvreté qui cache la volonté de ne pas remettre en question les intérêts des organisations internationales.

Si la pauvreté ne fait qu’augmenter malgré les sommes très importantes dépensées par les organisations internationales,  c’est qu’elles mettent en place de « pauvres politiques » qui ménagent les intérêts de ceux qui les conçoivent  ; la lutte contre la pauvreté devrait donc passer par une meilleure connaissance du problème, des solutions innovantes, et la remise en question de l’ordre mis en place.